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« Le Souffleur – en sourdine sous la scène » d’Andreas T Olsson présenté par Susanne BURSTEIN

«  Le Souffleur » est  un monologue écrit, mis en scène et joué par son auteur,  Andreas T Olsson. Andreas est surtout comédien, diplômé de l’Ecole des arts dramatiques de Stockholm, il fait partie de la troupe permanente de « Dramaten », théâtre national suédois à Stockholm.  « Le Souffleur »  est sa première pièce.

La pièce a été montée pour la première fois en septembre 2013 sur la petite scène de « Dramaten ».  La centième représentation a eu lieu le 17 mai 2016, au cours de sa troisième reprise. Une quatrième a eu lieu au même théâtre à l’automne 2018.

Elle est actuellement en tournée nationale en Suède. Elle faisait partie de la sélection officielle à la Biennale du théâtre suédois à Malmö en mai 2015. « Le Souffleur »  sera prochainement crée à Londres et à Copenhague.

Auteur : Andreas T Olsson
Titre suédois : Sufflören – en teaterviskning
Nombre de pages : 48
Première représentation : 2013
Agent en Suède : Colombine teaterförlag
Agent en France : Scenesnordiques
Livre presenté par la traductrice: Susanne Burstein, scenesnordiques@gmail.com

Une traduction d’extrait est disponible sous la présentation.

 

 

 

L’action de la pièce se déroule  dans un théâtre, mais à la différence d’autres pièces situées dans ce cadre, ce n’est pas aux comédiens en train de répéter ou au metteur en scène en crise existentielle à qui la parole est donné, mais au souffleur – l’homme de l’ombre- celui qui ne doit être ni vu, ni entendu.

Notre souffleur, un homme particulier et légèrement pédant, est dévoué à son métier. Convaincu qu’il remplit au mieux sa fonction, lorsque l’on n’a pas besoin de lui. Il n’est pas chose aisée que  d’avoir un travail où la compétence professionnelle se mesure à la capacité d’effacement. Il manque cruellement de considération de la part de ses collègues de travail et souffre de cette absence de reconnaissance.

Dans son quotidien au théâtre, un milieu où se côtoient de grands égos, les épreuves auxquelles est confronté le souffleur dans l’exercice de sa fonction sont nombreuses. Le texte mêle les émotions intimes de notre protagoniste à ses réflexions existentielles et sociétales, oscillant entre humour et gravité.

La veine comique est omniprésente et  le « timing » des répliques parfait :

«  La vie est décousue : pas de scénario, pas de mise en scène. Souvent mal éclairée, sans grands changements de costume, ni de décor. Dire que la réalité dépasse la fiction, c’est du pipo. La réalité est réelle 24 heures sur 24 ».

Des extraits de grands auteurs de théâtre – Shakespeare, Molière, Strindberg, Rostand – sont  astucieusement  imbriqués à l’action du premier plan et permettent d’illustrer les situations vécues par le souffleur qui jongle avec les différents rôles qu’il endosse.

Ce travail de tissage entre la trame de la pièce et les textes du théâtre classique est admirable : le souffleur bascule entre le monologue intime,  l’incarnation des grands rôles du répertoire, ainsi que de ceux  de ses collègues de travail : comédiens, metteurs en scène ou administrateur de théâtre. Ces derniers  reçoivent tous leurs doses de piques bien envoyées, mais toujours avec bienveillance et humour.

L’ensemble est captivant, touchant et drôle. Acclamée par le public comme par les critiques, la pièce « Le Souffleur »  est à la fois une causerie existentielle et une déclaration d’amour au théâtre qui illustre parfaitement les propos de William Shakespeare :

« Le monde entier est un  théâtre et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs »

Extrait traduit