Cinéma en plein air : Bo Widerberg

La rentrée et le festival des Traversées du Marais marquent le retour du cinéma côté jardin. En correspondance avec le thème "engagé·es" du festival, nous projetons "Joe Hill" de Bo Widerberg, à la fois chronique d'un immigré suédois débarqué à New-York au début du 20e siècle, et description sans concession d'une société au capitalisme triomphant.
Un homme de dos, marchant seul dans la plaine.

En 1902, deux immigrants suédois, Joel et Paul Hillstrom, arrivent aux États-Unis. Ils doivent faire face aux amères réalités, une langue nouvelle et l’effroyable pauvreté qui règne dans les quartiers de l’East Side à New-York. Paul quitte la ville, Joel y reste, amoureux d’une jeune Italienne. Mais l’aventure est de courte durée. Rien ne le retenant à New-York, Joel, devenu Joe Hill, se met en route vers l’Ouest pour retrouver son frère.

« Un grand film, un beau film politique, sur le courage, la liberté, la fraternité, la dignité, et l’envie de vivre. »
France Culture

« Un formidable road-movie sur fond social (avec Joan Baez chantant au générique !). »
Le Canard enchaîné

« Retrace avec verve le parcours américain de ce Suédois pionnier de la chanson engagée. »
L’Humanité

« Widerberg traduit la part de fougue et de générosité sous-tendant l’anarchisme – dont le mot clé n’est pas “désordre” mais “fraternité”. »
Les Inrocks

Bo Widerberg naît à Malmö en 1930. Il y réside jusqu’à sa trentième année et écrit quatre romans et deux recueils de nouvelles. Parallèlement, il se passionne pour le cinéma international (Demy, Truffaut, Godard ou encore Cassavetes). En tant que critique cinématographique au journal Expressen, il éreinte, à l’instar de Truffaut une décennie plus tôt, une culture cinématographique marquée par une apathie visuelle et un culte servile envers le cinéma d’Ingmar Bergman. Il loue au contraire la spontanéité, la sensualité, l’émotion transmises par la Nouvelle Vague française.
Son œuvre des années 1960 s’oppose donc à celle de Bergman, mais la rejoint au panthéon du cinéma national. Le Landau (1963), rebaptisé en France Le Péché suédois, est présenté à la Semaine de la critique à Cannes en 1963. Le Quartier du corbeau (1963) représente la Suède à Cannes en 1964 et est nommé aux Oscars. Après le succès d’Adalen 31 (1969) à Cannes, il part aux États-Unis réaliser Joe Hill. Le film lui vaut pour la troisième fois consécutive une reconnaissance cannoise.
De la fin des années 1960 au début des années 1970, Bo Widerberg est un cinéaste majeur de la
scène internationale, qui jouit d’un succès critique autant que public. La décennie suivante le voit osciller entre cinéma et télévision. Son dernier film, La Beauté des choses (1995), avec son propre fils dans le rôle-titre, est nommé aux Oscars.
Bo Widerberg meurt d’un cancer en 1997, à l’âge de 66 ans.


Joe Hill de Bo Widerberg
Suède, 1971, 1h57
Avec : Kelvin Malave, Everet Anderson, Cathy Smith,Hasse Persson, David Moritz, Richard Weber, Joel Miller, Robert Faeder
Image : Peter Davidsson
Scénario, réalisation, montage : Bo Widerberg
Musique : Stefan Grossmam


Informations pratiques

  • Entrée libre dans la limite des places disponibles.
  • Entrée par les grilles du jardin au 10, rue Elzévir.
  • En cas de pluie, la projection est annulée.