Leonor Fini est célèbre pour ses peintures surréalistes, sa vie libre, ses nombreux amants et sa passion pour les chats. Mais d’autres aspects de son travail artistique ont été nettement moins étudiés. Il s’agit de ses auto-performances, ses déguisements, ses costumes et ses mises en scènes, qui sont aujourd’hui considérés comme parties pleines et entières de son œuvre, au même titre que ses peintures.
Née à Buenos Aires en 1908 et décédée à Aubervilliers en 1996, Leonor Fini était artiste peintre, graveuse, lithographe, décoratrice de théâtre et écrivaine. Elle vécut à l’Hôtel de Marle, demeure de l’Institut suédois, à travers trois décennies, entre les années 1930 et 1960.
À l’automne 2022, Sara-Vide Ericson était en visite à l’Institut suédois pour préparer son exposition actuelle. Elle a alors été frappée par la vie et le travail de cette femme, habitée elle aussi par l’art de la performance. La toile Between Walls, réalisée à partir d’une photographie de Leonor Fini, montre une femme portant un masque de chat, symbole de la transformation ou de l’identification avec l’être animal, comme un hommage sororal.
Les historiennes d’art Andrea Kollnitz et Sacha Llewellyn s’entretiennent autour de la vie et de l’œuvre de Leonor Fini, et plus particulièrement de l’art de s’inventer. La première, rattachée à l’Université de Stockholm, s’apprête à publier un livre intitulé Becoming Leonor Fini. Theatrical Self-Performances between Art and Life (Bloomsbury), et la seconde, fondatrice de RAW (Rediscovering Art by Women), a contribué à l’exposition Surréalisme au féminin ? présentée en 2022 au Musée de Montmartre.
« Ce qui pousse à se costumer, c’est le besoin de changer d’espace, d’être dépaysée de soi-même, de se chercher, peut-être de se trouver. » (Leonor Fini)
Informations pratiques
- Rencontre en anglais
- Entrée libre dans la limite des places disponibles