C’est un hôtel construit en 1560. Dans le cadre du projet de sauvetage du Marais lancé par le ministre de la culture André Malraux, l’Hôtel de Marle est l’un des premiers édifices à faire l’objet d’une importante restauration. Pendant la longue durée des travaux, différents éléments architecturaux, cachés au fil des siècles, seront redécouverts.
Fusion de l’Institut suédois et l’Institut Tessin
Le bâtiment est destiné à accueillir les bureaux de l’Institut suédois, auparavant situés sur l’avenue des Champs Elysées, et à abriter les collections de l’Institut Tessin transférées de la rue de Tournon. Sous la direction des spécialistes Claude Charpentier, René Duval et Yves de Tonquedec, les travaux commencent en février 1967: déblaiements des caves, démolition du garage qui recouvrait le jardin, sonde des murs et des planchers, plumage des enduits, recherche des traces des anciennes structures, découverte des anciens percements, etc.
Découvertes exceptionelles
C’est en grattant, de-ci de-là, que l’on découvre les vestiges d’anciennes fresques et, à la surprise générale, redécouvre les remarquables plafonds peints à la française, un comble demi-circulaire avec contre-courbe au faîtage, révélant une charpente carénée à l’impérial « à la Philibert Delorme », en référence au célèbre architecte du XVIe siècle. Formée d’éléments en demi-cercle assemblés par des clavettes de bois, la charpente de l’Hôtel de Marle représente aujourd’hui sans aucun doute l’un des plus précieux exemples de charpente légère du milieu du XVIe siècle – et le seul existant à Paris. La charpente « à la Philibert Delorme » est reconstruite à l’identique et replacée sur le bâtiment principal ainsi que sur les deux ailes côté jardin, tandis que les deux petites ailes en retour sur cour conserveront le même type de couverture que celle trouvée en 1965.
Restauration de fond en comble
Les lucarnes en bois côté cour sont refaites, alors que, côté jardin, on en construit de nouvelles. Ces dernières sont toutes exécutées en ardoise épaisse. Les façades à l’enduit sont consolidées au mortier de chaux. On décide par ailleurs de rendre aux arcades des deux petits pavillons en avant-corps sur jardin leur arc, ce qui permet de découvrir des allèges avec balustres en pierre, lesquels sont eux aussi restaurés. A l’intérieur du bâtiment, les planchers et les poutres sont renforcés. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont réaménagés de manière à ce qu’ils soient conformes à leur distribution originelle.
Nouveau jardin
Côté rue Elzévir, une fois dégagés le garage et les bâtiments abritant les ateliers, le jardin est reconstitué sur l’emplacement de celui qui avait existé jadis, inspiré duplan dit « de Turgot ». Les travaux se terminent en 1970 et l’Institut suédois / Centre culturel suédois ouvre ses portes en 1971.
Un bâtiment en partie classé
Certaines parties de l’hôtel, les façades et toitures sur rue, sur cour et sur jardin, l’escalier avec sa cage et sa rampe, ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1961.