Dans ≈ [Presque égal à], l’argent conditionne tout. La société devient une machine à exclure et à déshumaniser. Rentabilité, profit, productivité sont les nouvelles idoles. Quatre personnages se croisent dans cet univers froid. Martina rêve d’ailleurs, Mani veut renverser le système, Andrei s’accroche pour survivre et Freja qui vient d’être licenciée aspire à se venger. Pris au piège de la société de consommation, ils n’arrivent à rien, sauf à s’enfoncer davantage. Que vaut la dignité d’un être humain face aux lois du marché ? Peut-on espérer une vie meilleure sans trahir ses convictions ?
Dans J’appelle mes frères, l’explosion d’une voiture piégée sème un vent de panique dans la ville. Sans doute un acte terroriste. Amor erre dans les rues, alors que la peur et les soupçons s’installent. A cause de son apparence, il se sent observé, traqué. Il appelle ses « frères » – Shavi, Valeria, Ahlem, Tyra – pour les mettre en garde : « planquez-vous ! », « fondez-vous dans la masse ! ». Dans la paranoïa ambiante, il va jusqu’à douter de sa propre innocence. Mais comment rester soi-même quand on incarne malgré soi une menace ? Qui est un coupable potentiel ? Eux ? Moi ? Nous ?
L’écriture de Khemiri fend les cadres et explose les stéréotypes. Elle devient un acte de libération jubilatoire, entre comédie grinçante et satire politique. Inspiré par le stand-up, il invente une langue vive, libre et percutante dans une adresse directe au public. En jonglant avec les mots et les registres, son théâtre fait du langage – miroir des inégalités – un puissant outil de résistance et d’affirmation de soi.
Textes : Jonas Hassen Khemiri
Mise en scène : Christophe Rauck
Traduction : Mariane Ségol-Samoy
Scénographie : Simon Restino
Avec : Virginie Colemyn, Servane Ducorps, David Houri, Mounir Margoum, Julie Pilod, Bilal Slimani, distribution en cours
Costumes : Coralie Sanvoisin
Lumière : Olivier Oudiou
Son : Sylvain Jacques
Vidéo : Arnaud Pottier
Né à Stockholm en 1978, Jonas Hassen Khemiri est considéré comme l’un des écrivains les plus importants de sa génération. Auteur de six romans et de nombreuses pièces de théâtre montées par une centaine de compagnies à travers le monde, il a été récompensé par une série de prix prestigieux, dont le prix Per Olov Enquist 2007, le prix Ibsen 2011 et le prix August – le “Goncourt suédois” – 2015 pour Tout ce dont je ne me souviens pas (Actes Sud, 2017).
Informations pratiques
- Théâtre Nanterre-Amandiers : 7 Avenue Pablo Picasso, Nanterre
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